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Jean-Yves Rettel
August 31, 2022

A l'Ouest rien de nouveau

A jackson Hole, Jerome Powell a donc clairement annoncé la couleur : la priorité de la FED est bien la lutte contre l’inflation, même si cela doit entraîner une « série de coûts regrettables ».

Le marché anticipe aujourd’hui à 72.5% la probabilité d’unehausse des taux de 75 bps lors de la prochaine réunion de la FED (les 20 et 21 septembre). 

Avec une inflation qui a certes ralenti en juillet pour s'établir à 8.5%, elle est très loin de l'objectif de la Banque centrale de la maintenir proche mais inférieure à 2%. 

Powell l'a d'ailleurs affirmer, cela pourrait prendre plusieurs année avant de la ramener sous le seuil fixé.

A l’Ouest rien de nouveau, aurait-on envie de dire quand on regarde la situation européenne :

-       La crise gazière ne faiblit avec l’annonce de Gazprom de fermer le gazoduc North Stream,

-       L’inflation atteint en août un niveau historique de 9.1% (l'inflation en Allemagne a atteint un plus haut depuis... 50 ans, alors même que le pays reste traumatisé par l'hyperflation des années 20...). 

La BCE est donc fortement sous pression avant la réunion de la semaine prochaine, le 08 septembre et le marché commence à imaginer une hausse des taux de 75 bps (ceci expliquant le « rebond » de l’EURUSD au-dessus de la parité).

Pour récapituler, il semble très probable que la FED augmente ses taux plus fort que la BCE.

Ce qui conduit à augmenter l’écart de taux entre les deux devises.

Ainsi, un placement SANS RISQUE à 2 ans aux Etats-Unis rapporte actuellement presque 3.5% alors qu’il ne paye que 1.25 en Allemagne.

Un certain nombre d’investisseurs liquide donc des investissements en EUR pour acheter des USD et les investir en US : mécaniquement cela conduit donc à affaiblir l’EUR contre l’USD.

Si l'ère de l'argent gratuit est dernière nous, il convient donc à présent de garder un oeil attentif sur les prévisions des banques centrales. La hausse des taux se traduisant pour un ralentissement de l'économie, voire une récession, quel sera le next move? Va-t-on accepter une récession longue pour combattre de pied ferme l'inflation comme le fit la Banque Nationale Suisse dans les années 90 ou la hausse des taux sera--t-elle dictée par la situation économique.

Notre avis est que la FED devrait maintenir son cap, quoi qu'il arrive, tandis que la BCE devrait être plus frileuse. 

Dans cette situation, et même si les niveaux actuels ne font pas rêver, couvrir son risque de change EURUSD est primordial.